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L’écologie populaire au coeur des Douceurs Résistantes #15

Oct 17, 2024 | Alliance des luttes, Écologie populaire

Le dimanche 13 octobre avait lieu la 15e édition des Douceurs Résistantes, un événement phare d’Action Justice Climat Paris organisé tous les deux mois à la Recyclerie dans le 18e arrondissement de Paris. Cette fois-ci, c’est l’écologie populaire et l’antifascisme qui étaient à l’honneur avec l’invitation du collectif La Jeunesse Populaire représenté par sa co-fondatrice Sarah. Retour sur cet événement.

Les origines de Jeunesse populaire

Après les résultats des élections législatives de juin 2024 et la nomination d’un nouveau gouvernement qui incarne une droite encore plus dure qu’avant, avec la complaisance de l’extrême droite, que faire ? Comment continuer à s’engager et à agir en tant que jeunes ? Voici plusieurs des questions au menu de ces 15e Douceurs Résistantes.

Interrogée par Dahlia, porte-parole d’Action Justice Climat, Sarah a d’abord partagé son expérience de co-fondatrice de La Jeunesse Populaire et ses réflexions sur la politisation des jeunes. La Jeunesse Populaire est née d’un groupe de jeunes rassemblé.es grâce aux réseaux sociaux après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale. Face au manque de considération à l’égard de la jeunesse et la violence des politiques, iels écrivent ensemble une tribune qui sera publiée dans Libération et signée par des personnalités et des milliers de jeunes. Leur objectif était alors de faire entendre leur voix, de parler au maximum à la jeunesse et d’appeler au vote. 

« Il y a un gros problème, en politique, dans les milieux militants, on ne parle pas des jeunes. C’est relou d’exister dans un endroit où on est pas entendu·es, on a pas la parole ». Sarah, le 13 octobre 2024

“L’heure de nous-mêmes a sonné” 

Pendant 3 semaines, ils et elles s’activent pour accélérer la mobilisation contre l’extrême-droite et faire élire des député·es des quartiers populaires. Parmi leurs actions marquantes, le déploiement d’une banderole de 45 m2 à la Cité des 4000 à La Courneuve (93). Sur cette banderole, on pouvait lire : “L’heure de nous-mêmes a sonné, Aimé Césaire. Demain, on vote”. Le résultat d’un travail de plusieurs jours et, surtout, de conversations avec les habitant.es du quartier qui ont soutenu l’initiative. Cette citation d’Aimé Césaire est d’ailleurs devenue le slogan de La Jeunesse Populaire.

Être ensemble

Tout au long des échanges, Sarah insiste sur l’importance du “faire ensemble”, notamment avec les autres associations. Dès la tribune, il y a la volonté que les associations soient de la partie : Lallab, la Friche, Banlieusard Nouveau, Echo Banlieue, Destins Liés… Le soutien d’associations plus implantées ou avec plus de ressources est nécessaire : prêter ses locaux pour une réunion, partager du matériel ou encore donner des conseils concrets comme l’a fait Action Justice Climat pour la banderole par exemple. Cette démarche collective continue d’être ancrée dans l’action de La Jeunesse Populaire.

Et maintenant ?

La déception est grande suite à la nomination d’un gouvernement de droite avec le soutien implicite du Rassemblement national. Pour Sarah, il s’agit d’ailleurs de ces premières élections : “Je ne pensais pas autant voter en 2-3 semaines !” s’exclame-t-elle. Si La Jeunesse populaire a fait le choix d’investir la question des élections, la mobilisation ne s’arrête pas là. Pour autant, la responsabilité d’encourager au vote alors même que la désillusion se confirme, engage le dialogue avec les plus jeunes, celleux qui n’ont pas voté cette fois-ci. Il s’agit de garder espoir, et le cap de l’engagement citoyen, au-delà des élections

“La parole elle venait de moi. Ce n’est pas de notre faute, mais le discours qu’on a tenu en disant aux jeunes d’aller voter, c’était bien le nôtre. Il a fallu s’excuser de ça, expliquer que la parole sans l’action ne sert à rien. Il faut expliquer que l’engagement c’est sur la longue durée.” Sarah, le 13 octobre 2024

Comment continuer la lutte face à l’absurdité des conséquences d’un scrutin ? Pour Jeunesse Populaire, il s’agit de :

  • S’engager localement pour des causes qui tiennent à cœur, comme dans des associations, des mouvements de la société civile, le créer s’il n’existe pas ! 
  • Ouvrir le débat, créer un espace où l’on parle de politique, où on la rend accessible
  • Organiser des actions de désobéissance civile, et inventer de nouveaux modes de mobilisation.

L’année 2024-2025 sera en outre celle des ponts intergénérationnels pour Jeunesse Populaire.

Aujourd’hui, Jeunesse populaire s’engage pour la politisation et la mobilisation des jeunes en rendant légitime leurs voix, et en vulgarisant la politique. Iels sont écologistes, anti-racistes, anti-capitalistes, et luttent contre l’extrême-droite, contre le génocide en Palestine, et pour la justice sociale. 

D’une tribune dans Libération, à l’organisation d’événements débat, en passant par la création d’un compte Instagram devenu influent, et le déploiement d’une gigantesque banderole à la Cité des 4000 à La Courneuve, Jeunesse Populaire a commencé sans moyens, sans locaux. Elle est aujourd’hui forte de son ampleur et de son récent succès à mobiliser.

Comme nous, leurs combats ont commencé d’un cri du cœur, et ils ne se gagneront que sur le long terme. Écrivons donc ces 4 derniers mots. Que la lutte continue.

Les Douceurs Résistantes, c’est quoi ? Les Douceurs Résistantes est un cycle de conférences organisé par Action Justice Climat Paris à la Recyclerie depuis 2022 pour cultiver le lien avec les collectifs d’île-de-France. A travers ces conférences, Action Justice Climat examine l’écologie d’un point de vue radical, à la racine, en ne se limitant pas à la question du climat, mais aussi à ce qui relève des enjeux féministes, décoloniaux etc

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