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Censure du gouvernement Barnier : un soulagement qui pourrait être de courte durée

Déc 13, 2024 | Réaction à l'actualité politique

Pour la première fois depuis 1958, une motion de censure contre le gouvernement Barnier a été votée par la majorité de l’Assemblée nationale le 4 décembre 2024. Le 5 décembre, le Premier ministre, Michel Barnier a remis sa démission ainsi que celle de son gouvernement auprès du président de la République. La motion de censure a été votée par 331 députée.es du Nouveau Front Populaire et du Rassemblement national. Mais gardons la tête froide, car notre soulagement pourrait bien être de courte durée. 

Un gouvernement du chaos adoubé par l’extrême-droite

Le 5 décembre 2024, ça y est, le gouvernement Barnier, qui ne tenait qu’à un fil, celui de l’extrême droite, est démis de ses fonctions sur vote d’une motion de censure par l’Assemblée nationale la veille. Les jours précédant le vote de la motion de censure, Barnier, Attal, et les autre macronistes n’ont cessé d’en appeler à la “responsabilité” des député.es. Peut-être parce qu’en la matière, eux-mêmes ne savent pas prendre les leurs : les idées et propositions des macronistes et élu.es de droite ne cessent de plonger la France dans un marasme économique, à grands coups de casse sociale et de sabotage climatique. 

Le chaos qu’ils dénoncent, ils en sont les seuls sinon principaux responsables1. On n’oubliera pas non plus que le gouvernement Barnier, de sa nomination à sa chute, a fait approuver ses moindres faits et gestes par Marine le Pen – l’illustration la plus parfaite étant l’épisode des remontrances que le ministre de l’économie s’est vu adresser par Barnier au lendemain d’une prise de parole publique où il sous-entendait que le RN ne faisait pas partie des forces politiques de “l’arc républicain”.

Mieux, un gouvernement qui gouvernait comme l’extrême-droite

Mieux que mettre en gage son programme politique auprès du RN, dont la cheffe de fil avait le doigt sur le bouton de siège éjectable, ce gouvernement aura même été très zélé dans son jeu de séduction auprès du RN,  comme avec la controverse sur la baisse de la prise en charge de l’Aide Médicale d’Etat (AME). Ceci s’inscrit bien dans le temps (trop) long des répétitives compromissions de Macron avec l’extrême droite, comme sur la question migratoire et la référence directe à la “préférence nationale” dans la loi Immigration amendée, dont finalement 35 articles ont été jugés anticonstitutionnels. 

La censure comme indignation généralisée contre le Macronisme

C’est finalement une nouvelle tentative de démanteler notre système social, résultat de décennies de luttes portées par la gauche, et qui aura finalement fait chuter le gouvernement. Au menu du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 qui a présidé à la censure de ce gouvernement, on trouve une véritable marmite de tout ce qui fait le suc du Macronisme :

Côté dépense : Casser le budget de la sécurité sociale, moins de quatre ans après une pandémie mondiale, et alors que la crise climatique et de la biodiversité nous rend plus vulnérables aux maladies – affections pulmonaires, cancers, zoonoses… 

Côté recette : faire payer la mauvaise gestion des néolibéraux aux contribuables plutôt que de taxer les riches, dont la fortune a explosé depuis le début du règne de Macron.

Bref. Résultat : le gouvernement chute, et bon débarras !

Et maintenant ? Macron démission ?

Mais si le Macronisme nous a appris quelque chose c’est que la connaissance de ce qui est perdu s’accompagne souvent de l’ignorance de ce que l’on gagne. Par exemple, on regardera avec un œil circonspect l’invitation à l’Elysée aux discussions inter-groupe mardi 10 décembre. Il est fort à parier que les stratèges de la Macronie s’emploient à la stratégie du “diviser pour mieux régner”. 

En tout cas, Macron a bien fait savoir à la France entière qu’il compte mener son mandat de cinq ans à son terme, et ce malgré son illégitimité de représentation populaire. Malheureusement, “MACRON DÉMISSION” restera vraisemblablement un slogan plutôt qu’une actualité. A quel prix ? Le RN, exclu des discussions à date, est sur le qui vive pour prendre le pouvoir à court-moyen terme : nous devons rester vigilant.es, mobilisé.es et solidaires. 

  1. Étant donné la forte proportion d’hommes dans ces réseaux et le rôle symboliquement limité accordé aux femmes à des postes clés dans la Macronie. ↩︎
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