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Réélection de Trump ou le fascisme décomplexé de retour à la maison blanche

Nov 6, 2024 | Réaction à l'actualité politique

Le 5 novembre, Donald Trump a été élu 47ème président des États-Unis, quatre ans après la fin de son premier mandat. Il bat la candidate du Parti démocrate, Kamala Harris, en remportant le vote des grands électeurs et le vote populaire.

Victoire du candidat d’extrême-droite:  racisme, misogynie, déni climatique et post-vérité triomphent

Non, ce n’est pas un mauvais film dystopique. Malgré son racisme et sa misogynie, sa tentative de coup d’Etat au Capitole, ses multiples affaires judiciaires et le bilan désastreux de son mandat précédent, Donald Trump a de nouveau gagné l’élection présidentielle américaine. 

Trump est également un farouche  climato-sceptique. Alors que dans le monde entier, des inondations font des centaines de victimes et des dégâts considérables, on sait déjà que la politique climatique des Etats-Unis sera le dernier clou dans le cercueil des objectifs qui permettraient d’endiguer un tant soit peu le dérèglement climatique.

Une future gouvernance ayant davantage de pouvoir

Cette fois, Donald Trump et le camp républicain seront en position de force pour gouverner. En effet, les Républicains ont décroché la majorité absolue à la Chambre des représentants. Le Sénat a également basculé du côté républicain avec 53 sièges sur 100. Nous pouvons donc savoir d’ores et déjà que le Congrès validera les lois du programme républicain sans blocage.

Aujourd’hui, nos pensées ne peuvent qu’aller à toutes celles et ceux qui vont subir de plein fouet les conséquences de cette élection : les femmes et les personnes racisées, bien sûr, mais également les personnes trans, les personnes précaires et marginalisées, dont le nombre a dramatiquement augmenté ces dernières années, ainsi que les migrant•e•s arrivant aux États-Unis qui subissent déjà un traitement inhumain.

Au niveau international, c’est tout aussi inquiétant. Trump est très complaisant avec Poutine et est ami de Netanyahou : la Russie et Israël pourront donc continuer leurs massacres en Ukraine et en Palestine avec l’encouragement des États-Unis .

Il est essentiel de constater que le capitalisme, les marchés et le monde de la finance s’accommodent parfaitement de cette victoire : depuis ce matin le cours du Bitcoin a fortement augmenté et, le cours de la bourse de Wall Street a connu une forte hausse, sans parler des actions des entreprises d’Elon Musk, qui a intensément soutenu Trump notamment à travers X (ex Twitter).

Nous devons tirer des leçons de ces élections

Les raisons de ce résultat sont sans doute multiples : absence de programme de rupture de Kamala Harris, qui a tenté de séduire  l’électorat des Républicains en espérant récupérer les voix des déçu•e•s de Trump avec un programme néolibéral, refus de s’engager à arrêter de soutenir le régime génocidaire de Netanyahou, banalisation des discours fascistes de la part de nombreux médias ou pure misogynie et racisme de celleux qui refusent d’envisager une femme racisée au pouvoir.

Nous devons sans cesse nous le rappeler et le dire : le fascisme n’est jamais loin. En Italie, en Hongrie ou aux Pays-Bas, l’extrême droite est déjà au pouvoir. En France, elle se rapproche de plus en plus et ses idées sont déjà en grande partie au gouvernement.

Il est aussi nécessaire d’arrêter de composer et de faire des compromis avec la droite et le système capitaliste, qui engendre  une gouvernance  fasciste pour garantir sa survie. Nous devons répondre en appuyant une réelle alternative garantissant des droits sociaux et protégeant les minorités, notamment en revitalisant nos services publics détruits, laissant pour compte les plus précaires. Il nous faut également emprunter cette voie pour assurer une politique de lutte contre le dérèglement climatique, qui nous touche toustes, en particulier les minorités et les plus modestes qui seront les premiers concernés par ses conséquences.

Bien que ça soit tentant, cela ne doit pas nous décourager : nous devons continuer à nous organiser. Rejoindre des syndicats, des associations ou des mouvements, nous former, et ne rien céder à la droite et encore moins à l’extrême-droite.

Restons fort•e•s.

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