En procès depuis l’action de blocage de l’Assemblée générale de Total en mai 2023, Damien a finalement été relaxé le 17 janvier 2024, près de deux ans plus tard ! Une énième tentative de silencier et dissuader les activistes.
Une coûteuse relaxe
Damien, activiste à Action Justice Climat Paris, était en procès depuis mai 2023 suite au blocage de l’Assemblée générale de Total. Il était accusé de violence contre les forces de l’ordre.
Le dossier était vide, de l’avis de la juge elle-même : la relaxe de Damien était une évidence. Malgré cela, les implications – en termes de temps, d’argent et d’énergie dépensés – ont été immenses. Alors que les procès et autres amendes ou compositions pénales se multiplient, il s’agit d’une énième tentative d’intimidation et de muselage de celleux qui tentent de dénoncer les criminels climatiques et l’inaction des décideurs politiques.
Pour Damien, “la lutte continue”
Si l’accusation à l’encontre de Damien était absurde, nous ne pouvons que saluer l’issue de son procès : dans un contexte de répression croissante à l’encontre des opposant.es au gouvernement, dont les activistes climat font partie, la reconnaissance de son innocence est un soulagement.
“Je me sentais déjà assez serein avant ce délibéré, et malgré ces techniques de déstabilisation, ma volonté et ma détermination restent inchangées, comme celles des militant.es dans ma situation. La lutte continue !”
Le jour du rendu de ce délibéré coïncidait avec celui des portes-paroles des Soulèvements de la Terre, Léna Lazare et Basile Dutertre, elleux aussi relaxé.es. Un rassemblement de soutien pour la journaliste d’investigation Ariane Lavrilleux a également été organisé le jour même. Sa convocation devant le Tribunal est particulièrement inquiétante vis-à-vis de la liberté de la presse.
A quand une justice au service de la Justice ?
Alors que les services juridiques et les tribunaux sont déjà engorgés, la multiplication des convocations à des procès pour des motifs aussi fallacieux semble hors sol. La juge elle-même a fait part de son incompréhension face à ce procès : l’infraction reprochée à Damien n’était pas du tout caractérisée, ce n’est donc pas au bénéfice du doute qu’il a été relaxé, mais bien parce qu’il n’y avait rien contre lui.
En revanche, l’action à l’AG de Total était légitime et nécessaire : les projets fossiles altèrent le climat et sont également à l’origine d’une dégradation irrémédiable du lieu de vie de populations et d’écosystèmes locaux. C’est donc Total qui aurait dû être jugé, et condamné : les criminels climatiques doivent cesser leur activité et payer pour les maux qu’ils ont causés.