Tapis rouge pour les génocidaires, sape sociale, répression acharnée
La cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris, qui a mis à l’honneur des personnes racisées ou LGBTQIA+, a pu nous faire oublier les conditions inacceptables dans lesquelles cette compétition se déroule. Ces JO ont été organisés sur fond de casse sociale, du génocide à Gaza et d’une guerre impitoyable contre les personnes précaires. Une bien triste représentation pour une fête qui se voulait populaire.
Conditions de travail mortelles
Pour préparer ces Jeux, de nombreux ouvriers des sites olympiques, bien souvent sans papiers, ont subi des conditions de travail éprouvantes, dangereuses voire mortelles sur les chantiers gérés par les entreprises qui les sous-traitaient.
On déplore pas moins de 181 accidents dont 31 graves. 7 ouvriers sont morts sur les chantiers des JO de Paris, dans l’anonymat et sous le silence des pouvoirs publics.
Nettoyage social
Selon le collectif “Le revers de la Médaille” pour accueillir ces JO et pour renvoyer une certaine image de Paris au monde, plus de 12 000 personnes migrantes ou sans domicile fixe ont été évacuées de force et sans solutions de relogement, vers des villes en Province , le tout sur la période 2023-2024.
Depuis quelques semaines, les personnes migrantes dormant dans des tentes dans la capitale subissent un harcèlement particulièrement accru de la part de la police.
Pour assurer cette image de carte postale et loger afflux massif de FDO prévus assurer la sécurité de l’événement, les étudiant·es vivant dans des logements Crous ont dû être délogé·es de chez elleux, une fois encore sans solutions de relogement et avec une compensation dérisoire, au profit de policiers venus prêter mains fortes aux forces de l’ordre parisiennes.
D’ailleurs, les syndicats de police se sont plaints en découvrant l’état déplorable des logements CROUS insalubres et ont obtenu en quelques jours leur nettoyage et leur remise en état express. Tant pis pour les étudiant·es qui vivent là toute l’année.
Surenchère sécuritaire
Que dire, également, de l’ambiance sécuritaire insupportable qui règne à Paris depuis la mi-juillet : les déplacements sont restreints voire interdits dans certaines zones de Paris et des QR codes sont nécessaires pour accéder à certains endroits. Pire encore, des caméras et dispositifs de surveillance permettant d’identifier les personnes à l’aide de logiciels de reconnaissance faciale. De quoi « placer l’espace public sous surveillance et analyse généralisée », selon la CNIL.
Caution du génocide du peuple palestinien
Pendant que les épreuves se déroulent sans encombre et que le monde a les yeux rivés sur la compétition, le génocide à Gaza se poursuit. Alors que les délégations russe et biélorusse ont été contraintes de participer sous bannière neutre, la délégation israélienne a été accueillie à bras ouverts, et certains athlètes ont combattu dans l’armée israélienne et ont témoigné leur soutien au génocide sur les réseaux sociaux.
Juste avant la cérémonie d’ouverture, Emmanuel Macron n’a pas hésité à inviter personnellement à dîner le président israélien Isaac Herzog, qui déclarait que « personne n’est innocent à Gaza, y comprit les civils » et signait des missiles destinés à bombarder Gaza.
Et pendant ce temps, les bombardements se sont multipliés ces dernières semaines, tuant d’innombrables civil·es Palestinien·nes. Une école a une fois encore été visée par Israël dimanche dernier, tuant au moins 30 enfants et lundi, le Liban faisait face aux pires souvenirs de son histoire moderne avec des bombardements israéliens qui ont touché sa capitale, Beyrouth.
L’appel à la « trêve olympique » de Macron n’a visiblement pas été entendu par le gouvernement génocidaire israélien.
Étouffement de toute forme de contestation
On assiste aussi au placement en GAV de nombreuxses activistes d’Extinction Rebellion et de Saccage 2024, pour des motifs tels que le collage de stickers dans le métro. D’autres activistes ont été placé·es en détention préventive pour les empêcher de participer à des actions. Plusieurs journalistes ont également été arrêté.es alors qu’iels s’apprêtaient à couvrir les actions prévues.
Ces attaques aux libertés de la presse et d’expression sont extrêmement graves. Nous témoignons notre plein soutien aux activistes d’Extinction Rebellion et Saccage 2024.
Même si l’introduction de ces Jeux a pu apparaître comme une bouffée d’air frais dans une atmosphère politique et médiatique plus conservatrice et réactionnaire, nous devons garder en tête les sacrifices réalisés et les luttes invisibilisées par des événements de cet ampleur, mais qui continuent à exister et sont même exacerbées.
Qu’importent les JO : continuons de lutter contre la casse sociale et la guerre ouverte menée contre personnes précaires et sans abris, et ne relâchons pas nos efforts pour soutenir la lutte du peuple palestinien en rejoignant les manifestations et les autres initiatives !
Pas de trêve sociale pour ce gouvernement !